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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/58

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Chacun se débarrasse de son burnous qu’il pend à un arbre, de ses souliers, s’il en a, et la troupe entière, vêtue seulement d’une chemise qui descend aux genoux, s’en va gambadant frapper à la brisée.

C’est là que le lion est rentré.

Il faut suivre, sans perdre un instant, les empreintes de ses pas, afin d’avoir toujours l’animal devant soi.

Comme l’épaisseur du bois est tel que deux hommes ne peuvent marcher de front, c’est presque toujours un jeune écervelé, se trouvant pour la première fois à pareille fête, qui prend la tête de la colonne, quoi qu’on ait pu faire pour l’en empêcher.

Toutes les fois qu’ils rencontrent une petite clairière, les chasseurs en profitent pour se rallier, se former en bataille, et ils appellent le lion au combat en recommençant à lui prodiguer les épithètes les plus injurieuses du vocabulaire musulman.

Le noble animal, pour mieux venger ces insultes qu’on lui jette de loin, s’est retiré au plus épais du fort, et il attend, couché sur le ventre, que le moment d’agir soit venu.

La troupe se remet en marche, toujours guidée par notre jeune homme, qui s’arrête tout à coup en disant à ceux qui le suivent de