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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/61

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Après avoir marché quelque temps, la troupe de droite rencontre un arbre dont la tronc est labouré par les griffes du lion.

Tous les hommes qui la composent s’arrêtent à la fois pour se communiquer leurs réflexions et peut-être pour donner le temps, à la troupe gauche d’attaquer si elle rencontre, ou de rallier si elle tombe à bout de voie.

Mais celle-ci va bravement son chemin et sans hésitation aucune ; c’est qu’à sa tête marche un étranger qui vient de rejoindre, le fameux Abdallah, prévenu trop tard de la chasse, ce géant, toujours le premier à l’attaque, celui qui, lorsqu’un homme est terrassé par le lion, est toujours là pour le dégager ou le venger, celui qui, lorsqu’il y a défection ou panique, reste toujours à son poste, celui-là, enfin, que l’on a vu, après avoir fait feu de toutes ses armes et brisé la lame de son yatagan sur la tête d’un lion à l’agonie s’acharnant après l’un des siens, se ruer sans hésiter sur l’animal, l’enlacer de ses bras puissants, le mordre à pleines dents, se laisser déchirer, écharper, et tenir bon jusqu’au moment où l’animal reçut lui-même une balle dans l’oreille entre lui et le cadavre de son ami.

Puisque je raconte un épisode de chasse et que je cite un homme qui peut, à juste titre,