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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/60

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Après avoir examiné les diverses chances des deux manières d’agir, le conseil adopte la dernière, et tout le monde se lève pour procéder à la formation des deux corps d’attaque.

Cette opération est aussi curieuse qu’intelligente.

Au lieu de partager les combattants en nombre égal et de mettre de pair dans chaque troupe les hommes courageux et adroits, comme cela se ferait chez nous, on se divise par douar, par tente et par famille, de sorte que, s’il y a trente hommes présents, un groupe comptera vingt fusils, tandis que l’autre n’en aura que la moitié, et ces dix fusils, malgré l’infériorité du nombre et quelquefois du courage individuel, seront néanmoins plus forts que les vingt autres, parce qu’ils sont portés par des frères, des cousins, en un mot, par des proches parents qui sont sûrs de leurs compagnons au moment du danger.

Les deux troupes une fois formées se rendent ensemble à la bifurcation des voies, où elles se séparent en se promettant un appui réciproque au premier cri, au premier coup de feu.

Chacune d’elles suit en silence les pas de l’animal, s’arrêtant de temps en temps pour se rallier et écouter.