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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/63

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À l’instant même, un cavalier fut envoyé dans la montagne et ramena notre homme, armé de pied en cap.

Après les saluts d’usage, je lui demandai s’il y avait beaucoup de lièvres dans les environs. À cette question, il me regarda d’un air étonné, et, me tournant le dos, il s’en alla vers un groupe d’Arabes, accroupis près de ma tente ; puis il revint suivi de l’un d’eux.

— Voilà, me dit-il en me montrant le nouveau venu avec un air de dédain superbe, voilà un homme à lièvres.

— Mais toi, lui dis-je un peu piqué de ce qu’il venait de faire, toi aussi, tu es du pays comme lui et tu dois savoir où il y en a.

— Moi, j’habite la montagne, et le lièvre habite la plaine, me répondit-il franchement et sur le même ton,

— Tu sais donc, ajoutai-je, qu’il y a du lièvre dans cette plaine ?

— Tout ce que je puis te dire, c’est que je n’y descend que la nuit, soit pour aller voir ma maîtresse, soit pour mettre un mouton de plus dans mon troupeau ; et, si je rencontre des bêtes sur mon chemin, assurément ce ne sont pas des lièvres.

Comme je tenais à le présenter au général et à le lui donner pour guide, je coupai court à