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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/66

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s’il n’a été ni tué ni blessé, est accablé d’injures, comme s’il avait dit au lion : Venez, agissez, voilà l’instant.

Cependant la troupe de droite n’a pu sans honte rester plus longtemps éloignée de la chasse, et elle arrive en se traînant.

On regarde, on compte : un mort et deux blessés. C’est très fort, cela ne peut se passer ainsi ! Comment ! sans avoir brûlé une amorce ! Allons, il faut une revanche ? Voyons, où est-il ? Et on se monte, et on s’échappe au point de ne plus écouter la voix des anciens.

Tout beau, mes compagnons, vous n’irez pas loin pour le trouver, et, tenez, justement le voici qui vient ou plutôt qui revient, car il charge.

Vous avez trop crié, vous lui avez porté sur les nerfs, tant pis pour vous ; la journée commence mal, et, sans aucun doute, finira plus mal encore.

En effet, le lion, irrité de tout ce bruit et alléché par le sang qu’il vient de verser, revient en rugissant à travers bois, brisant, renversant tout ce qui lui fait obstacle, et il fond, la tête haute et la gueule béante, sur la ligne des chasseurs, qui, cette fois, ne sont pas surpris et lui envoient trente coups de fusil à bout portant.