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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/67

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Le lion, criblé de balles, tombe au milieu de la troupe, et saisit de la gueule et des griffes tout ce qui trouve à sa portée pour mordre et déchirer jusqu’au moment où il succombera à ses blessures ou recevra encore une balle, le coup de grâce.

L’animal tué, on s’occupe de dégager les chasseurs qui sont sous lui, et on vérifie leur état, ainsi que celui des premiers qui ont été atteints, total : deux morts et quatre blessés, dont deux grièvement.

Chez nous, on regarderait la journée comme mauvaise, et l’on s’occuperait plus des morts et des blessés que du lion ; ici, c’est tout le contraire. Excepté les proches parents de ceux qui ont été victimes, personne fait attention à eux.

Après avoir traîné les blessés dans un coin et les avoir adossés contre une cépée à côté des morts, on détache un ou deux hommes qui vont au douar le plus voisin chercher des mulets pour les transporter. Puis, les couteaux sont tirés, et l’on commencent sur-le-champ à enlever la dépouille de l’animal, en criant à tue-tête et en répétant cent fois les épisodes de la journée.

Dès que cette opération est terminée et que les moyens de transports sont arrivés, les chas-