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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/7

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de ce dernier, pendant plusieurs années de fréquents rapports avec lui.

Tout le monde sait que le lion appartient à l’espèce féline, et, chose singulière, les naturalistes les plus éminents qui ont écrit sur cet animal l’ont traité comme s’il vivait au grand jour, et aucun d’eux n’a levé le voile de ses habitudes nocturnes.

Cette lacune fâcheuse est inexplicable, je ferai en sorte de la remplir, en prenant le lion à sa naissance en le suivant pas à pas jusqu’à sa mort ; trop heureux si les observations que j’ai recueillies peuvent dissiper les idées fausses que j’ai entendu maintes fois exprimer à son sujet en France et même en Algérie, où les indigènes seuls connaissent les habitudes du lion.

C’est ordinairement à la fin de janvier qu’a lieu l’accouplement des lions et des lionnes. Le travail de la dentition faisant mourir un grand nombre de ces dernières, les mâles sont d’un tiers plus nombreux que les femelles.

Aussi n’est-il pas rare de rencontrer une de ces dames accompagnée de trois ou quatre prétendants, se livrant entre eux des combats à outrance jusqu’à ce qu’ennuyée de voir que ces galants ne parviennent pas à s’étrangler pour elle, la lionne les mène vers un grand