Aller au contenu

Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 9 —

vieux lion dont elle a apprécié la valeur en l’entendant rugir.

Les amoureux en prennent bravement leur parti et arrivent avec la lionne en présence du rival préféré.

Les pourparlers ne sont jamais longs, et le résultat de ces rencontres est toujours certain. Attaqué par les trois imprudents, le vieux lion les reçoit sans bouger ; du premier coup de gueule il étrangle celui-ci, du second il broie la jambe de celui-là, et le troisième est bien heureux s’il s’en va avec un œil, laissant l’autre au bout d’une des griffes du maître.

La place une fois libre, le noble animal secoue bruyamment sa crinière, dont une partie s’envole au gré du vent ; puis il va se coucher près de la lionne, qui, pour premier gage d’affection, lèche d’un air câlin les blessures qu’il a reçues pour elle.

Lorsque deux lions adultes se rencontrent sur le même terrain, les choses ne se passent pas ainsi. Un Arabe de la tribu de Kesenna m’a raconté à ce sujet un combat auquel il a assisté.

C’était à l’époque où les cerfs sont en rut. Mohammed, grand affuteur animaux de toute espèce, était, par un beau clair de la lune, perché sur un chêne, attendant une biche qu’il