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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/75

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La voix du lion ne peut être comparée qu’au tonnerre, celle de la panthère ressemble, à s’y tromper, au braire du mulet.

Ceci me rappelle un épisode de chasse durant lequel j’ai pu, comme on verra, étudier à mon aise le cri de cet animal et chercher son analogie avec celui des autres bêtes.

C’était le 16 juillet 1845. J’avais été appelé par les habitants de la Mahouna (cercle de Ghelma), pour les débarrasser d’une famille de lions qui avaient pris leurs quartiers d’été chez eux et abusaient des droits de l’hospitalité.

À mon arrivée dans le pays, je reçus tous les renseignements désirables sur les habitudes de ces hôtes importuns, et j’appris que toutes les nuits ils venaient se désaltérer dans l’Oued-Cherf. Je me rendis immédiatement sur les bords de la rivière, où je trouvai non-seulement les pas de ces messieurs sur le sable, mais encore leur sortie et leur rentrée habituelles.

La famille était nombreuse, elle se composait du père, de la mère et de trois enfants déjà majeurs.

J’étais auprès du ruisseau, au milieu d’une douzaine d’Arabes qui m’avaient accompagné.

La rentrée des lions était à quelques pas de là.