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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/90

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qui ne tarda pas à éclairer les deux versants de la montagne.

Une détonation lointaine me fut apportée par les échos ; c’était le signal de la victoire que le cheik transmettait à tous les douars de la Mahouna, qui y répondirent à leur tour.

À la pointe du jour, plus de deux cents Arabes, hommes, femmes et enfants, arrivaient de tous côtés pour contempler et insulter à leurs aise l’ennemi commun.

Le cheik vint un des premiers pour m’apprendre que, pendant que je tuais ce lion, le seigneur à la grosse tête, accompagné de sa moitié, lui avait enlevé encore un bœuf pour faire le réveillon.

Bien que la mort de cet ennemi du vieux Taïeb ne se rattache pas directement à la chasse qui fait l’objet de ce chapitre, je crois que le lecteur ne me saura pas mauvais gré si je raconte comment cet hôte incommode fut enfin mis à mort, au grand contentement de ses voisins.

Depuis l’époque où se passe le précédent récit jusqu’au 13 août de l’année suivante, sans compter ses autres méfaits, un habitant de la Mahouna, du nom de Lakdar, avait perdu, par le fait de ce lion, quarante-cinq moutons, une jument et un bœuf.