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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/91

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À sa prière, je me rendis chez lui le 13 août au soir ; je passai quelques nuits à battre les environs sans rencontrer l’animal. Le 26 au soir, Lakdar me dit :

— Le taureau noir manque au troupeau, donc le lion est revenu. Demain matin, j’irai chercher ses restes, et, si je les trouve, malheur à lui !

Le lendemain, à peine le soleil était-il levé, que Lakdar était de retour.

En me réveillant, je le trouvai accroupi près de moi, immobile. Son visage était rayonnant, ses burnous remplis de rosée ; ses chiens, couchés à ses pieds, étaient couverts de boue, car la nuit avait été orageuse.

— Bonjour, frère, me dit-il, je l’ai trouvé, viens.

Sans lui faire aucune question, je pris mon fusil et le suivis.

Après avoir traversé un grand bois d’oliviers sauvages, nous descendîmes dans un ravin où des rochers entassés et des broussailles très-épaisses rendaient la marche fort difficile.

Arrivés au plus fort du fourré, nous nous trouvâmes en face du taureau.

Les cuisses et le poitrail avaient été dévorés, le reste était intact, et le lion avait retourné le taureau de façon que les parties