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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/96

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au douar, je le renvoyai et m’approchai doucement de la caverne dans laquelle ma bête avait disparu.

L’entrée était tellement étroite, que je ne m’expliquais pas comment cette panthère, qui était presque de la taille d’une lionne, avait pu passer par là.

Si les traces qu’elle avait laissées sur le sol et contre les parois ne m’avaient donné l’assurance qu’elle y était, j’aurais craint de m’être trompé.

Un lentisque, qui se trouvait à environ dix pas sur la droite, et en amont du rocher, me parut un poste commode, et je le choisis pour y passer la nuit.

Je me plaçai de manière à n’être aperçu par l’animal que lorsqu’il aurait fait quelques pas au dehors de sa demeure, et j’attendis.

Vers les dix heures, plusieurs éternuements répétés et bruyants se firent entendre derrière moi et de l’autre côté du lentisque. La lune n’étant pas encore levée, je craignis une surprise et ne pus résister à la tentation de voir ce qui se passait derrière moi et aussi près.

Dans le mouvement que je fis pour me retourner, mon fusil effleura une branche, j’entendis une espèce de soufflement comme celui du chat, puis le bruit d’un animal qui fuyait,