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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/271

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« Plus vite ! plus vite ! s’écria Costal ; les drôles vont donner l’alerte en ne voyant plus leur camarade. »

En disant ces mots, il rejoignit le capitaine qu’il prit par la main, et l’entraîna si rapidement que don Cornelio en perdait haleine,

Ils ne tardèrent pas l’un et l’autre à gagner la place, où les sentinelles mexicaines, prévenues d’avance par les deux Indiens arrivés sains et saufs, les laissèrent entrer sans difficulté.

« Entendez-vous ? dit Costal ; les drôles là-bas se sont aperçus de l’accident arrivé à leur camarade et ils donnent l’alarme ; mais il n’est plus temps. »

Des cris et des coups de fusil retentissaient en effet dans la direction du camp royaliste.

Trujano, le flanc ceint de son épée, inspectait la place de Huajapam, devenue déserte, avant de se retirer à son tour, quand le capitaine et Costal arrivèrent.

Pendant que don Cornelio lui rendait compte de sa mission, le colonel l’examinait attentivement, ainsi que l’Indien. Un vague ressouvenir lui rappelait ces deux figures un instant entrevues, et, quand le capitaine eut achevé :

« Je cherche dans quel songe j’ai déjà vu vos traits, dit Trujano. Ah ! n’êtes-vous pas ce jeune étudiant si croyant au mandement de l’évêque de Oajaca et qui anathématisait à las Palmas l’insurrection comme un péché mortel ?

— Précisément, répondit Lantejas en soupirant.

— Et vous, continua Trujano, n’êtes-vous pas le tigrero de don Mariano Silva ?

— Le descendant des caciques de Tehuantepec, répondit fièrement Costal.

— Dieu est grand et ses voies sont impénétrables ! » s’écria le colonel de l’air inspiré d’un prophète de Juda.

Et il emmena le capitaine avec lui.

Après s’être acquitté de son message et avoir écouté