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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/281

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— Que son cheval l’avait emporté, Excellence.

— Ce sont d’odieux propos ! répondit Morelos d’un ton sévère. Du reste, l’envie n’est que la consécration du mérite. »

En ce moment, don Cornelio, engagé dans le chemin, creux, venait de disparaître aux yeux de Morelos, dont la vue fut frappée de l’officier espagnol, qui par sa fureur allait si fort effrayer le capitaine Lantejas.

« Eh quoi ! s’écria-t-il tout à coup en reconnaissant l’officier, c’est le brave Caldelas qui semble ainsi frappé de vertige ? »

C’était Caldelas, en effet, cherchant Regules pour accomplir la menace qu’il avait proférée contre lui.

« Tenez ! que disais-je de don Cornelio ? s’écria Morelos avec joie. Oh ! le beau coup de lance qui vient de jeter par terre le plus redoutable de tous ces ennemis là-bas. La victoire est à nous ! reprit-il. Voyez ! les Espagnols se débandent ; ils lâchent pied, et, tout cela, parce que le plus vaillant de leurs chefs vient d’être tué. Eh bien ! monsieur, ajouta le général, voici qui va fermer la bouche aux détracteurs de don Cornelio. À qui devrons-nous cette victoire, si ce n’est à lui ? Eh bien ! vous allez le voir venir, avec sa modestie ordinaire, nous dire qu’il n’a fait que son devoir. Viva Cristo ! s’il vient, du reste, chercher des éloges, il ne trouvera qu’une réprimande : donc Cornelio est trop téméraire.

— Heureux ceux que réprimande ainsi Votre Seigneurie ! dit l’officier.

— Allons, l’affaire est finie ! poursuivit le général mexicain, le siège est levé, les ennemis sont en déroute complète. À Yanguitlan ! puis, de là, nous irons prendre nos quartiers d’hiver à Oajaca. »

Morelos remonta sur son cheval, piqua des deux, et les officiers le suivirent.

Tout n’était pas encore : terminé cependant, et Galeana s’acharnait sur quelques débris de l’armée espagnole qui résistait toujours.