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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/427

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Le capitaine ne tarda pas cependant à se détromper.

Dans la direction de la route qu’il avait suivie pour venir, il aperçut des lumières qui s’avançaient vers le lac.

À en juger par la rapidité avec laquelle ces lumières changeaient de place, elles devaient être portées par des gens à cheval. Le capitaine apercevait distinctement, à une demi-portée de carabine de l’arbre qu’il occupait, le groupe effrayé que formaient les deux chevaux de Costal et de Clara avec le sien ; ce ne pouvait donc être ni l’Indien ni le nègre qui portaient ces lumières.

Il n’y avait pas à douter malheureusement que ce ne fussent Arroyo et ses terribles bandits.

Peu de temps après, en effet, une troupe de cavaliers, parmi lesquels don Cornelio reconnut Arroyo et son associé Bocardo, apparut sur le bord du lac, des torches à la main.

Les bandits se dirigeaient tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, et, quand ces allées et venues furent terminées, il les vit marcher vers la partie opposée à celle où se tenaient les trois chevaux et explorer curieusement des yeux la nappe d’eau et les roseaux de la rive.

À un signal donné, les torches s’éteignirent et tout rentra dans une obscurité momentanée aux yeux de don Cornelio, car la lumière de la lune ne semblait que bien terne après l’éclat des torches.

Le capitaine aurait bien voulu pouvoir avertir ses deux compagnons du danger que pouvait leur faire courir la présence des bandits d’Arroyo ; mais comment la leur faire savoir ?

De leur côté, les gens de don Mariano, à la vue de ces hommes armés, parmi lesquels don Mariano et sa fille reconnurent aussi leurs deux anciens vaqueros, se tenaient immobiles, la litière de Gertrudis déjà chargée et prête à partir.

Don Cornelio suivait tous les mouvements d’Arroyo d’un regard plein d’inquiétude, et son cœur fut soulagé