Aller au contenu

Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ah ! saint père, s’écria l’Indien, que ne le disiez-vous plus tôt ! À tout prendre, on peut-être honnête homme sans connaître les vertus du matlal-quahuitl.

Fray Serapio aurait pu se dispenser de répondre à l’Indien prosterné. Il daigna avouer qu’il voyageait sous ce déguisement et avec cette escorte pour remplir une mission d’intérêt religieux, et l’alcade, qui se signait dévotement à chaque parole du moine, se garda bien de le presser de questions indiscrètes. Quelques instants après, nous sortions majestueusement de cette cabane, où notre entrée avait été si triste et si humble. Les Indiens nous rendirent nos armes et nos chevaux. Ce fut en vain toutefois qu’ils nous pressèrent de retourner à l’hôtellerie où l’on nous avait fait si mauvais accueil. Nous gardions rancune à ce village inhospitalier, et, malgré l’orage qui recommençait à gronder, nous piquâmes des deux sans prêter l’oreille à ces supplications intéressées.