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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/116

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une de nos premières occupations fut de chercher les matériaux nécessaires pour allumer du feu. Nous nous partageâmes l’exploration du couvent. Je m’engageai seul dans une des parties les plus ruinées de l’édifice. Le souvenir du vieux moine de Saint-François m’était revenu à l’esprit, et je me plaisais a évoquer cette bizarre image en parcourant les galeries abandonnées. Autour de moi, les piliers du cloître allongeaient de grandes ombres sur le terrain blanchi par la lune. Tout était silencieux comme dans une nécropole. Les courtines de lierre frémissaient seules sous le vent. Du cloître, j’entrai dans un vaste corridor ; à travers de larges crevasses à la voûte, quelques rayons de la lune pénétraient furtivement. Dans le lointain, je crus remarquer sur les dalles quelques lueurs rougeâtres à côté de ces blanches clartés, j’entendis aussi un hennissement qui ne semblait pas venir de la cour où nous avions attaché nos chevaux. Au même instant, mes compagnons me rappelèrent, et je m’empressai de les rejoindre. Ils avaient réuni quelques fagots de menu bois : ce n’était pas néanmoins le résultat le plus intéressant de leurs recherches. L’officier don Blas affirmait qu’il avait aperçu au clair de lune un cheval qui n’était pas l’un des nôtres. L’étudiant prétendait avoir rencontré le spectre de l’un des moines enterrés dans le couvent. Un court silence accueillit