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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/12

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cherchai donc et je réussis, par l’intermédiaire d’un moine franciscain de mes amis, à me faire admettre dans l’honorable intimité d’un lépero de la meilleure souche, nommé Perico le Vaurien. Malheureusement nos relations étaient à peine commencées, que j’étais déjà, pour de très-bonnes raisons, tenté de les rompre : je n’avais encore tiré du lépero que des révélations fort insignifiantes sur sa condition comme sur celle de ses pareils, et la quantité de piastres que Perico avait su m’arracher était assez considérable pour me donner fort à réfléchir. J’étais fermement résolu à en finir avec des leçons si coûteuses, quand je vis un matin entrer chez moi fray Serapio, le digne moine qui m’avait fait connaître Perico.

— Je viens vous chercher, me dit le franciscain, pour vous mener aux taureaux de la place de Necatitlan ; il y a une jamaïca et un monte Parnaso qui rendront la course des plus piquantes.

– Qu’est-ce qu’une jamaïca et un monte Parnaso ?

– Vous le saurez tout à l’heure ; partons, car onze heures vont sonner, et nous arriverons à peine à temps pour nous bien placer.

Je n’avais jamais su résister à l’attrait d’une course de taureaux, et je trouvais dans la compagnie de fray Serapio l’avantage de traverser en sûreté