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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/123

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ment sans l’intervention du diable. Probablement les supérieurs de fray Epigmenio, jaloux de sa vertu rigide, lui avaient tendu le piège assez grossier où il était tombé. On avait trouvé un compère adroit et une fille complaisante ; malheureusement le fanatisme brutal du moine avait tout gâté. L’inquisition, qu’on ne voulait pas mêler dans tout ceci, avait eu vent de l’affaire. La comédie avait alors tourné au drame. La vengeance du père qui s’était repenti d’avoir vendu sa fille, la fin malheureuse de cette dernière, la vie de fray Epigmenio désormais flétrie et désolée, telles avaient été les suites de cette honteuse intrigue tramée à l’ombre du cloître même où nous nous trouvions. Tel fut le commentaire que je soumis à fray Serapio ; mais celui-ci, par entêtement aussi bien que par crédulité, se garda bien d’admettre mon interprétation.

Le lendemain, nous arrivâmes à l’hacienda de l’ami de don Diego Mercado, où une cordiale réception nous fit oublier les fatigues et les agitations de la nuit précédente.

De retour à Mexico, je continuai mes visites au couvent de Saint-François, et, je l’avoue, je lus avec plus d’intérêt les récits conservés dans ses précieuses archives, car j’avais pu me convaincre que l’antique fanatisme espagnol, dont ces récits énuméraient les actes, vit encore profondément