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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/141

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l’époque du solstice d’été, qu’un furtif rayon de soleil tombait d’aplomb du ciel embrasé dans ce lugubre séjour. Alors un peu de vie nouvelle y renaissait jusqu’au moment où, le soleil regagnant le tropique opposé, tout retombait dans le silence et dans les ténèbres.

C’était donc là, dans une de ces maisons sinistres, que je devais rencontrer l’homme qui seul, m’avait-on assuré, pouvait terminer une affaire devant laquelle avaient reculé tous les légistes de Mexico. Je m’arrêtai quelques instants à contempler avec surprise cet emplacement si singulièrement choisi pour un cabinet d’homme de loi ; mais l’épisode dont je venais d’être témoin ne m’avait-il pas déjà suffisamment préparé aux excentricités de don Tadeo ? Comment expliquer son ton d’aisance familier avec le misérable qu’il avait chargé sous mes yeux du message destiné à Pepito Rechifla ? Comment expliquer les relations qui semblaient exister entre ce bandit et le licencié ? Cette étrange intimité d’un légiste avec des assassins et des voleurs me paraissait, au premier abord, d’assez mauvais augure. Pourtant l’espoir d’obtenir enfin une solution depuis trop longtemps ajournée me décida, et je quittai l’impasse en me promettant d’y revenir deux heures plus tard.