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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/173

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dans votre affaire, où son zèle m’a été fort utile. À part certaines heures d’ivresse ou de vertige, ces hommes-là obéissent aveuglément à celui qui leur a fait sentir sa supériorité. Aussi, dans une lettre que Peralta m’a écrite pour m’annoncer sa soumission, n’ai-je pas lu sans regret des menaces dirigées contre le misérable même que je soupçonne d’avoir attenté à ma vie, et qui a été le plus actif des trois recors lancés aux trousses de votre débiteur. Peralta n’est guère homme à menacer en vain, et je crains de n’être que trop tôt vengé.

Tout en parlant ainsi, nous étions arrivés dans la campagne, si l’on peut appeler ainsi les plaines désertes et arides que nous traversions au galop de nos chevaux. La chaleur était étouffante, et un morne silence régnait autour de nous. Tout-à-coup le pas d’un cheval troubla ce silence, et nous nous vîmes rejoints par un cavalier dans lequel je n’eus pas de peine a reconnaître Pepito Rechifla. Le bandit était vêtu avec une certaine recherche, il portait un manteau bleu à doublure d’indienne jaune, et montait un cheval équipé avec une élégance toute mexicaine. Il nous salua d’un air à la fois courtois et protecteur.

— Vous me pardonnerez, dit-il, seigneur licencié, si je prends la liberté de me joindre à vous ; mais