Aller au contenu

Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me dit-il, je vous proposerais d’aller jusqu’à ces collines ; mais vous avez, je le crains, des nerfs un peu délicats.

— Et quel spectacle nous attend donc sur ces rochers ?

— Il y a là un cadavre, et vous voyez qu’en ce moment même les vautours en font curée. Un des trois misérables que j’avais chargé de poursuivre votre débiteur a payé pour tous les autres. Dieu est juste. L’homme qui est tombé sous le poignard de Peralta est l’assassin de ma fiancée. Le roman est bien complet, qu’en dites-vous ?

— Assurément, et la vue du cadavre que dévorent ces vautours n’ajouterait rien à l’impression que me laisse votre récit.

— Allons je vois qu’il faut ménager vos nerfs, répondit le licencié en piquant des deux son cheval. Retournons à Mexico.

Nous nous séparâmes sur la Plaza Mayor en nous promettant de nous revoir ; mais le sort en disposa autrement, et, peu de temps après mon installation dans la maison de Peralta, je quittai Mexico pour quelques semaines.

En mon absence, le tripot du Callejon avait été fermé. À mon retour, l’évangéliste Tio Lucas, à qui je demandai des nouvelles du licencié, m’apprit qu’il était retourné en Espagne.