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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/178

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— Vous voyez cependant que j’ai assez de bonheur dans mes entreprises. Quoi qu’il en soit, dans le cas où quelque estocade viendrait prématurément y mettre obstacle, je veux que vous gardiez un souvenir de moi. Voici un livre qui n’a pas été compris dans l’inventaire de cette maison. L’ouvrage est ancien, et il a son prix.

— Je vous rends grâce, dis-je au licencié en prenant le poudreux volume ; mieux que ce livre, le récit que j’ai entendu sur la terrasse de la maison du Callejon del Arco vous rappellera à ma mémoire. On n’oublie pas si aisément de pareilles confidences, et c’est une bonne fortune assez rare que de rencontrer un roman tel que le vôtre à la place d’une consultation.

L’heure de retourner à Mexico était enfin venue. Sans attendre Pepito, dont la journée allait probablement s’achever au cabaret, nous poussâmes nos chevaux à travers la campagne. La chaleur était encore plus étouffante qu’au départ. La bande de vautours qui planaient sur les collines que Pepito avait désignées à don Tadeo semblait s’être grossie, et une odeur fétide arrivait jusqu’à nous avec des tourbillons de poussière chassé par le vent. Le licencié arrêta brusquement son cheval.

— Si vous étiez curieux de lire jusqu’à la dernière page le roman dont vous parliez tout à l’heure,