Aller au contenu

Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

appelées jacales[1]. Un souvenir plus récent recommande encore Lencero à la curiosité du voyageur. Près de ce hameau, sur le sommet d’une colline d’où, par un jour serein, l’œil embrasse les dentelures lointaines de la Cordillère et une échappée de la mer, s’élève une petite maison peinte en rouge, ornée d’un modeste péristyle et surmontée d’un belvédère en vitres. Cette agréable retraite fut la maison de campagne du général Santa-Anna.

À quelque distance de Lencero, nous traversâmes les gorges de Cerro-Gordo, et une rumeur sourde comme celle de la mer qui se brise contre des rochers nous annonça la proximité de la rivière de l’Antigua. Sept arches audacieusement jetés sur un large précipice au fond duquel coule la rivière, des montagnes tranchées, des abîmes comblés, attestent encore aujourd’hui, en ce lieu nommé Puente-Nacional, la grandeur passée des anciens maîtres du Mexique.

Vera-Cruz n’est qu’à quarante-huit kilomètres de Puente-Nacional, et depuis notre départ de Jalapa la chaleur s’était graduellement augmentée. Storm aspirait avec délices le vent brûlant qui rasait l’herbe, et lui rappelait la brise enflammée des Sa-

  1. Ces cabanes sont construites en bambous espacés de manière à laisser circuler partout l’air et la lumière.