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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/198

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branche au-dessus des cascades, semble, en sifflant, s’enivrer du murmure des eaux.

J’avais subi, sans pouvoir y échapper, l’influence énervante de la chaleur, et je m’étais endormi sans nul souci de mon cheval. C’était une proie que le moindre voleur eût dédaignée, et je dois du reste reconnaître que, dans les parages où je me trouvais, la probité des habitants n’a jamais souffert d’atteinte. Il faisait encore grand jour quand je me réveillai ; pourtant la brise commençait à tempérer déjà les feux de l’atmosphère. Déjà aussi, au-dessus des arbres qui m’avaient abrité, des essaims des perroquets avaient commencé leur discordant ramage, et cette musique infernale était de nature à ébranler douloureusement les nerfs les moins délicats. L’impatience me prit, et, enfourchant avec colère la triste monture qui remplaçait mon excellent Storm, je m’élançai dans le sentier tracé qui devait me conduire à Manantial.