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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/238

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plus là pour les embellir. Puis-je me flatter qu’elle ne les a pas oubliés, non plus qu’un de ses apasionados les plus fervents ?

Au moment où la jeune fille ouvrait la bouche pour répondre, Calros, dont la jalousie inquiète était en éveil, s’approcha à son tour de l’étranger, et prenant la parole :

– Pardon, seigneur cavalier, dit-il ; mais j’ai un goût particulier pour les rubans rouges : vous agréerait-il de faire de ceux qui ornent votre sabre le prix du premier sang ?

– Volontiers, répondit l’étranger ; j’allais oser en offrir l’hommage à doña Sacramenta comme quelque chose de bien indigne, mais qui doit acquérir désormais un certain prix, puisque ce sera celui du sang versé pour elle.

Après cette réponse, accompagnée d’un gracieux sourire, il ôta son chapeau qu’il tint à la main, et, la tête découverte, il alla reprendre son sabre à l’endroit où il l’avait planté. Calros se découvrit également et prit le sien. Un combat de courtoisie s’engagea préalablement entre les deux champions dont aucun ne voulait se couvrir le premier : après bien des façons, les deux hommes terminèrent le débat en remettant le chapeau sur leur tête l’un et l’autre en même temps. Alors le plus âgé des assistants se chargea de choisir le terrain et de partager