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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/242

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reconnaître quand l’attention générale fut brusquement détournée par un cavalier qui arrivait à toute bride. Ce cavalier n’était autre que l’homme à qui l’étranger avait la veille donné devant moi un rendez-vous à Manantial. A la vue du sang qui tachait la chemise du rival de Calros, le survenant s’écria :

– Il y a eu de l’agrément ici, à ce qui paraît, ami Julian ?

— On passe son temps du mieux qu’on peut, ami Ventura, répondit l’étranger.

– Eh bien ne vous l’avais-je pas dit ? reprit le cavalier en montrant le ciel, qui, depuis quelque temps chargé de nuages, présageait une tempête. Nous allons avoir de l’occupation sur la plage. Êtes-vous d’humeur à m’accompagner ?

— Volontiers, répliqua l’étranger assez tristement, car je crains de n’avoir plus rien à espérer ici.

Et remontant à cheval après avoir échangé avec tout le monde les serrements de main, les deux amis s’éloignèrent au galop. Ce fut le signal du départ pour tous les assistants. La brillante joute de Calros et de Julian avait dignement terminé la fête.

Qu’étaient-ce que ce Julian et ce Ventura ? Personne, parmi ceux qui m’entouraient, ne semblait les connaître ; mais je me réservais d’interro-