Aller au contenu

Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ger Calros à cet égard. La nuit venue, couché près de mon hôte sous le péristyle de sa cabane, j’étais, en effet, au moment de le questionner sur les deux inconnus, quand un bruit de pas sous lesquels les herbes sèches criaient à peine vint nous interrompre. C’était encore la vieille Josefa. Soigneusement drapée, malgré la chaleur, dans son voile, qui ne laissait entrevoir que deux yeux étincelants sous un double bandeau de cheveux gris, Josefa m’offrait un type assez complet de ces sorcières qu’on retrouve encore au Mexique parmi tant d’autres débris du moyen âge.

– Je suis chargée d’un message pour vous, dit-elle à Calros ; venez avec moi, et une bouche qui vous est bien chère vous dira que vous pouvez partir quand vous voudrez, et que vous serez le bienvenu au retour, si votre mort ne laisse pas un cœur inconsolable.

Calros se leva vivement et suivit la vieille femme. Une heure après, il était de retour. Il savait que les vœux les plus fervents allaient l’accompagner dans sa périlleuse entreprise, et son front était rayonnant.

– Il est néanmoins bien dur de quitter Sacramenta, ajouta-t-il ; mais je n’ai plus de prétexte pour différer mon départ, et nous nous mettrons en route demain matin.