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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/246

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CHAPITRE XIII

L’HOMME AU CABAN.


À notre départ, des signes manifestes annonçaient le déchaînement prochain d’une de ces tempêtes causées par le vent du nord. Le calme précurseur de l’orage pesait sur les bois que nous traversions. Un malaise étrange paraissait régner dans toute la nature ; une chaleur suffocante faisait haleter nos chevaux, bien que nous eussions ralenti à dessein notre marche, et nos poumons cherchaient en vain la fraîcheur de l’air du matin.

Nous eûmes à peine cheminé quelques heures sous la voûte des arbres, que nous entendîmes un bruit sourd et imposant. C’était le bruit de la mer dont nous approchions sans pouvoir la distinguer encore. Quelques minutes après, nous débouchions sur ! a plage, et je pus contempler avec ravissement cet Océan qui touche aux rivages de la France ; puis, dans le lointain, Vera-Cruz avec ses clochers et ses dômes, le fort San-Juan-de-Ulua qui sortait des flots comme un rocher, et au-dessus duquel se dessinaient