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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/278

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amant de doña Sacramenta. Calros apprenait avec une douloureuse surprise que Julian, son adversaire au dernier fandango de Manantial, était aussi son rival. Julian, ami du pilote, n’avait pour lui aucun secret. Sa passion pour Sacramenta remontait à l’époque où les parents de la jeune fille n’étaient pas encore venus s’établir à Manantial, et habitaient un autre village, également voisin de la côte, nommé Medellin. Après le départ de Sacramenta pour Manential, Julian n’avait pas perdu l’espérance de la revoir et de se faire aimer d’elle. La vieille Josefa, cette femme dont Campos avait tué le fils et qui cherchait partout un vengeur pour punir le meurtrier, était souvent appelée de Manantial à Medellin pour y exercer son équivoque profession de magicienne et de devineresse. C’était par elle que Julian recevait des nouvelles de Sacramenta, et la sorcière lui avait même promis de disposer en sa faveur le cœur de la jeune fille, s’il parvenait à la mettre sur la trace de l’auteur du meurtre de son fils. Cette condition, Julian avait pu la remplir grâce à sa liaison avec le pilote, qui, par d’anciennes relations avec Campos, avait été à même de connaître tous les crimes commis par ce misérable. Julian avait donc pu désigner à la vieille Josefa Campos comme l’assassin de son fils et le pilote Ventura comme l’homme qui était le plus à même de seconder une tentative