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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/42

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l’habitude de fréquenter ces réunions, dit l’homme de police.

– C’est un cas de force majeure ; ce seigneur a contracté une dette qui l’oblige à ne pas retourner ce soir chez lui.

– C’est différent ; il y a des dettes qu’on n’aime à payer que le plus tard possible. — Et, prêtant l’oreille aux son d’une horloge lointaine, le gardien de nuit, sans plus s’occuper de nous, cria d’une voix lugubre :

— Il est neuf heures, et le temps est orageux.

Puis il reprit sa première attitude, tandis que des voix lointaines de serenos lui répondaient successivement dans le silence de la nuit.

Je me remis mélancoliquement à marcher derrière Perico, suivi de mon cheval que je menais en laisse, car les règlements de police interdisaient, après l’angelus, de parcourir les rues de Mexico à cheval, et je n’étais nullement disposé à avoir de nouveau maille à partir avec les alcades. L’avouerai-je ? ce qui me décidait en ce moment à ne pas me séparer de mon guide, c’était ma curiosité, que ses paroles venait de mettre en éveil. Je voulais savoir ce que pouvait être un velorio, et cet amour pour l’imprévu, qui trouve tant d’occasions de se satisfaire au Mexique, venait une fois encore m’arracher à mes ennuis.