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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/41

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voyait se refléter sur le trottoir de granit, voilà peut-être notre affaire.

Nous avançâmes vers la lueur qui brillait au loin, et je pus bientôt reconnaître qu’elle s’échappait de la lanterne d’un sereno. Drapé dans un manteau jaunâtre qui n’était guère en meilleur état que celui de Perico, le gardien de nuit, accroupi sur le trottoir, semblait suivre d’un regard mélancolique les grands nuages qui traversaient le ciel. À notre approche, il resta immobile dans son indolente attitude.

– Holà ! l’ami, lui demanda Perico, n’avez-vous pas connaissance dans le quartier de quelque velorio ?

— Oui, parbleu ! d’ici à quelques pâtés de maisons et près du pont de l’Eguizamo, vous en trouverez un, à telle enseigne que si je ne craignais quelque ronde du seigneur régidor, ou si je trouvais quelque brave garçon qui voulut prendre mon manteau et garder ma lanterne, j’irais moi-même à la fête.

– Bien obligé, dit courtoisement Perico nous allons profiter du renseignement.

Le sereno jeta un regard d’étonnement sur mon costume, qui jurait singulièrement avec celui de Perico.

– Les pareils de ce seigneur cavalier ont peu