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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/78

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d’apprendre l’histoire du moine inconnu était le principal motif de cette excursion, mais, chemin faisant, je devais recueillir sur les superstitions religieuses du Mexique plus d’une révélation que je ne cherchais pas.


De tous les points de la campagne de Mexico, nul n’offrait alors un aspect plus différent, selon les saisons de l’année, que le canal de la Viga, nul n’était tour à tour plus solitaire ou plus peuplé, plus bruyant ou plus silencieux. Ce canal, d’environ huit lieues de long, alimenté par les eaux de la lagune de Chalco, sert de voie de transport et de communication entre Mexico et la ville qui a donné son nom à la lagune. Une large et spacieuse chaussée, plantée de trembles et de peupliers, longeait ces eaux dormantes. Si le promeneur suivant cette chaussée n’eut aperçu à quelque distance les bâtiments du cirque des taureaux, et plus loin les tours de la cathédrale qui bordent l’horizon au-dessous des deux volcans, il eut pu se croire à cent lieues de Mexico. Quelques maisons de campagne aux habitants presque toujours invisibles, les allées désertes de la Candelaria, chaussée rivale de celle de la Viga, des lagunes jetées çà et là au milieu d’une verdure humide, des îlots flottant sur