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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/86

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CHAPITRE V

LE DESIERTO.


Il y avait déjà quelque temps que nous cheminions, et la nuit devenait de plus en plus sombre. La lune, qui jusqu’alors avait éclairé la route, s’était peu à peu entourée d’un cercle de sinistre augure, puis elle avait fini par disparaître sous des nuages noirs amoncelés à l’horizon. De temps à autre, un éclair jaunâtre sillonnait cette masse sombre et faisait ressortir, en s’éteignant, l’épaisse obscurité qui enveloppait la campagne. L’instinct seul de nos chevaux nous dirigeait au milieu des ténèbres. Les aboiements des chiens errants signalaient et accompagnaient notre passage auprès des habitations isolées que nous rencontrions ; quelquefois notre cavalcade faisait lever des troupeaux de porcs qui se vautraient dans les anfractuosités du terrain et ne se retiraient devant nous qu’avec de sourds grognements. Au milieu de