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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/97

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les Indiens en énumérant les protections qui nous étaient assurées à Mexico, l’étudiant crut agir prudemment en déclarant qu’il était neveu du plus célèbre apothicaire de cette ville. Le greffier sténographiait ces réponses en cassant de petites branches de laurier et en alignant, comme des hiéroglyphes, des grains de maïs sur le sol. Pour l’alcade, il semblait triompher de tenir en sa puissance cinq hommes de race ennemie. Quand l’étudiant eut déclaré sa parenté avec l’apothicaire de Mexico, le rusé Indien ne se tint pas pour battu. Il parut réfléchir, puis une expression de joie maligne se trahit sur sa physionomie, et il lança à don Diego Mercado cette question perfide :

— Puisque vous êtes le neveu d’un apothicaire, vous devez savoir un peu de botanique ?

Don Diego répondit affirmativement avec un air de parfaite assurance.

— Vous connaissez par conséquent les vertus du matlal-quahuitl ?

L’alcade avait choisi avec intention parmi les dénominations indiennes des plantes mexicaines une des plus bizarres et des moins connues. En voyant la stupeur qui se peignit sur le front de l’étudiant, il devina que son expédient avait réussi, et il se frotta les mains d’un air de satisfaction. — Vous ne savez pas la botanique, donc vous m’avez trompé,