Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/100

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Églises, ainsi dans l’islamisme un excellent saîyid, Ulfat Huçaîn, de Delhi, a adressé au Panjâbî[1] une lettre pour indiquer ce qu’il y aurait à faire pour obtenir un rapprochement entre les sunnis et les schi’as. « Il faudrait, écrit-il, qu’on ne dit jamais rien contre les compagnons du Prophète ou contre ses femmes ; qu’on n’employât jamais en parlant des adversaires les expressions de râfizî « hérétique » ou khârîjî « schismatique » ; qu’on s’abstînt, conformément au Pentateuque, de manger du lièvre, des coquillages, du paon et du perroquet ; d’assister aux cérémonies du muharram, à moins qu’elles ne soient conformes à la loi ; et d’observer les fêtes de la naissance et de la mort du Prophète. Quant à l’imamat du douzième imam, il est intérieur, et, non extérieur.

Dans tous les cas, il faut éviter le fanatisme de part et d’autre, il ne faut pas se maudire et s’injurier. On peut laisser aux sunnites morts leur turban ; mais mettre un Coran dans le cercueil, c’est un manque de respect, Dans tous les cas, il faut demander à Dieu d’amener l’accord de tous les, musulmans et de noircir le visage des hypocrites. »

Toutefois, malgré tous ces bons avis, alla suite d’une échauffourée sanglante qui a eu lieu à Haïderabad entre les sunnis et les schi’as, imamiens ou mahdîyiah, on dit que Sir Salar Jang a l’intention de renvoyer de la ville les sunnis pathans, qui y sont au nombre de dix mille[2].

L’islamisme continue ai faire des progrès dans l’Inde. On s’imagine généralement que les femmes y sont opposées, et que ce sont plutôt les hommes qui l’adoptent. Le contraire est récemment arrivé dans le Sind, car, nous apprenons que dans cette province la plupart des femmes ont adopté l’islamisme[3].

  1. N° du 17 juin 1876.
  2. « Indian Mail » du 13 mars 1876.
  3. Awadh Akhbâr du 21 novembre 1875.