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Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/106

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Quand un monsieur un peu bien a mis à mal une jeune Bruxelloise, il lui loue un rez-de-chaussée, remplace la vitrine par une fenêtre en schaveling-style, fait placer quatre Auer, installe la jeune fille derrière le comptoir et lui tire sa révérence. Au bout de six mois, le magasin fait faillite, d’accord ; mais le commerce honnête, les bons éléments de la « grande famille tabacconiste » n’en ont pas moins été lésés pendant six mois…

Ne le sont-ils pas encore, lésés, et journellement, par les vendeurs marrons, huissiers du ministère, employés de commerce, cabaretiers s’improvisant intermédiaires entre le fabricant en gros et leurs « relations », transformées en clientèle fixe ?

Flagothier, approuvé par Charles, esquissait le plan d’une association qui aurait pour but la guerre aux « corsaires du commerce de détail », aux bradeurs, aux courtiers sans patente, aux exploitants de distributeurs mécaniques, aux fabricants faisant directement aux consommateurs les mêmes prix qu’aux grossistes, à tous ces gens vivant en marge de l’industrie des tabacs et que Rose confondait sous le nom générique et bellement injurieux de « scaubiacs ».

Flagothier s’emballait, constituait sur le papier des comités et des sous-comités de résistance, rédi-