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Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/81

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qui n’avait pas encore éprouvé la quantité de plekleerisme que pouvait, à l’occasion, dégager Mme Fampin, lui souriait d’un air affable.

— Et où donc êtes-vous allée ?

Elle rougit imperceptiblement.

— Chez ma tante, à Namur.

— Avec M. Fampin ?

— Vous ne voudriez pas ! pouffa-t-elle. D’abord, il n’y a pas de M. Fampin.

— Est-ce que votre tante n’habite pas entre le Rempart ad aquam et la Pentecôte ? questionna Flagothier.

— Si, fit-elle délibérément, ravie de cette brutalité.

Les deux hommes se mirent à rire.

— Et vous vous êtes bien amusée ? dit Charles.

— Pas les derniers jours, ma tante s’était trop fatiguée au début.

Charles la détaillait. C’était une petite femme blonde, jeune encore, preste comme un oiseau, avec de jolis yeux bleus de violette meurtrie, des yeux un peu fous, toujours très maquillés ; elle était amusante à regarder. Invraisemblablement étourdie, Odon l’avait baptisée la « Balouge ». On prétendait qu’elle avait été autrefois la maîtresse du Khédive et qu’elle continuait à toucher une pension sur la caisse khédiviale.