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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/111

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Le 20 juin. — Tante Lalie a une maison de campagne où elle passe les jours trop chauds. Ce n’est ni à la mer ni à la montagne : que deviendrait Tante Lalie si on l’éloignait du nid natal ? La « propriété » est à Ghlin, dans les grasses prairies qu’arrosent la Haine et ses petits affluents. Quand, les matins d’été, Tante Lalie se met à la fenêtre de sa chambre, elle voit à sa droite trois cônes de terrils qui évoqueraient les Pyramides d’Égypte s’ils étaient moins noirs et moins pointus ; devant elle, la silhouette de Mons avec le damier contrarié de ses tuiles rouges et de ses ardoises et, dominant de toute sa hauteur les maisons qui l’environnent et semblent danser à ses pieds une ronde immobile : le Château, le fier et beau Château !

Le charme de la propriété de Tante Lalie, toute en feuilles et en herbe, c’est le ruisseau qui la traverse. Il n’a pas un kilomètre de course ; mais des sources nombreuses l’alimentent assez pour en faire un ruisseau présentable, qui jase et ruisselle