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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/112

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« comme un grand ». Au milieu du parc, il forme même un petit étang poissonneux avec une île que couvre le feuillage d’un antique saule pleureur ; du front incliné de l’arbre, des traînées d’argent coulent en cascade parmi les feuilles.

Tout ce jardin est d’ailleurs plein d’arbres superbes qui, malheureusement, ont dépassé l’âge de la maturité. Il doit y avoir eu à Mons, il y a quelque cent ans, un architecte de jardins, maître en son art et qu’on sollicitait partout, car nombreux sont, dans la banlieue, les parcs aussi judicieusement plantés et dessinés ; ils ménagent jusqu’à la limite du terrain, des perspectives en trompe l’œil qui semblent en doubler la superficie.

Un noyer du Brésil, à la puissante armature, étend ses branches au-dessus de la porte d’entrée et semble l’huissier introducteur de ce jardin ombreux. Des bouleaux chevelus, cuirassés et guillochés, portent leurs feuilles foisonnantes comme des panaches renversés ; des hêtres pourpres forment, sur la plus grande pelouse, un fortin de feuilles bruissantes et sèches ; un tilleul argenté abaisse ses palmes et ronfle comme un orgue, à la saison des fleurs, sous la ronde des abeilles ; des acacias du Japon arrondissent des croupes vertes et frémissantes.