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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/181

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Le Ier mars… — Je vous ai déjà dit qu’il y a des matins où, en me levant, je sens avec force qu’un événement important se prépare pour la journée. Hier matin, pendant qu’assis sur le lit, une jambe par terre, je m’apprêtais à enfiler mes chaussettes, je sentis brusquement le coup, le fameux coup du pressentiment.

— Valentine, m’écriai-je, tu peux chanter comme dans Miss Helyett : « Il va se passer quelque chose. »

Valentine me regarda en riant :

— Je vais le chanter, dit-elle.

L’ayant chanté, elle m’embrassa.

— Quelque chose dans quel genre ? demanda-t-elle.

— Je ne sais pas, je ne m’en doute pas : quelque chose ! nous en reparlerons ce soir. Cependant, c’est quelque chose d’heureux, parce que j’étais de bonne humeur quand j’ai senti le choc.

Mais il faut que je conte ça par le commencement.

D’abord, vous saurez que, tous les dimanches, Aimé Bouton fait du bouillon : un bon morceau