Aller au contenu

Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


5 juin… — Du temps où l’on coupait encore la tête aux gens, il arriva un jour que le bourreau de Mons installa la guillotine sur la Place pour expédier ad patres un assassineux qui avait indigné la Cour criminelle par son effronterie. Suivant l’usage, le bourreau lui demanda s’il n’avait pas un désir à exprimer avant d’entreprendre le grand voyage :

— Si, dit le mourdreux sur un ton décidé : je voudrais apprendre le métier de tailleur d’habits.

Tartarin est cet homme. Avant de quitter Mons, il veut faire des choses longues et difficiles. Sa dernière invention est d’un assez joli tonneau : il déclare que l’organisation de notre corps de pompiers est au-dessous de tout : il ne peut vraiment s’en aller avant d’avoir mis sur pied un projet de réforme pour cette arme d’élite.

Que dire à cela ?

Rien.

Quand il aura réorganisé les pompiers, il trouvera autre chose — comme de polir les rails du vicinal Mons-St-Symphorien avec du papier de verre,