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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/38

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bouche d’un cratère ; si l’on n’ira se noyer dans l’Atlantique ou s’empaler sur un pic neigeux, dans l’Himalaya !

Toujours les Montois se demanderont ce qu’est devenu ce Tartarin qui…, ce Tartarin dont… Toujours, Gédéon, car je suis décidé à conserver le secret du lieu où j’aurai repris terre, et la condition que je mets à mon départ, c’est que Toubeau sera, sur ce point, aussi muet que je le serai moi-même.

Je pense, mon cher et bon ami, que vous m’approuverez. Si vous voulez bien concourir au dessein qui m’anime et déjà me transporte, je vous demanderai de revêtir, ce jour-là, votre grande tenue de Commandant des chasseurs éclaireurs. Je vous demanderai aussi d’user de votre influence pour que l’on retire le Dragon de sa remise et qu’on le transporte sur la Place. Vous voudrez bien vous tenir non loin de lui afin que, quittant cette terre, je puisse le contempler une dernière fois, à côté de celui qui fut le meilleur des amis. Mes yeux verront en même temps, tout gambadant dans sa niche, l’autre palladium du cher petit trou de ville : le singe du Grand’Garde auprès duquel mon fidèle Aimé Bouton m’a promis de se tenir — enfin, là-bas, et déjà sous mes pieds, ils verront le fût robuste du Château, dont le carillonneur — je veux l’espérer — jouera l’air du Doudou !

Ce sacré Tartarin ! Il n’y a que lui.

Je la mettrai, ma grande tenue !