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Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/53

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la bourgeoisie élégante y descend par la rue des Clercs. La fanfare est en tête, des ropieurs scandent le pas en serre-file, les clairons festonnent de leurs sonneries l’air de Sambre-et-Meuse ; mes hommes, soulevés au rythme de la musique, manœuvrent comme au cordeau, acclamés par cette foule immense ! Bref, la joie est dans l’air et dans les cœurs : Mons vibre, Mons chante, Mons danse ; Mons, heureuse, épanouie, dans le bien-être estival, se prépare aux réjouissances de l’après-midi.

***

Mais je veux brusquer ce récit…

À 1 heure 1/4 déjà, le déjeuner vite expédié chez moi, j’étais en grande tenue sur la place, au Café Rubens, siège de l’Association des Commerçants. Le Dragon était installé sous la voûte de l’Hôtel de Ville, ayant l’air de regarder le ballon, et la musique des Petits Matelots jouait sur le kiosque. Je me disposais à me mettre à la tête d’une délégation qui irait chercher Tartarin chez lui, lorsqu’Aimé Bouton, entra précipitamment dans la salle du café, les yeux écarquillés sous ses sourcils de Palikare.

— Mon Commandant, me dit-il, tout haletant