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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/152

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était grand, mince, avec un habit de chasse gris et une toque écossaise. Il n’avait rien de bien alarmant, et j’osai le dire à ma mère.

— Paix donc, Marc ! Descendez seulement.

En général, je n’aime pas les étrangers et surtout les étrangers du beau monde ; mais ce matin-là toutes les choses et tous les hommes me semblaient indifférents. Il me semblait qu’accomplir les devoirs de chaque jour à mesure qu’ils se présentaient, était la seule chose qu’il valût la peine de faire.

— Ne vous tourmentez pas, ma mère, je vais descendre. Combien de temps faut-il vous en débarrasser ?

— Jusqu’au dîner, si vous pouvez. Miséricorde ! il n’y a pas de gibier aujourd’hui pour le dîner !

Je me dis que les femmes, même les meilleures, se font de singuliers sujets de tourment ; mais je descendis.

— Lord Erlistoun, je crois.

— Monsieur Browne… je vous demande pardon… monsieur.

— Je suis Marc Browne. Je suis fâché que mon père ne soit pas ici pour vous recevoir.

— C’est ma faute, je me suis mépris sur le jour fixé pour ma visite. Cependant puis-je être assez indiscret…