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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/174

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mon père, dans une occasion comme celle-ci, remplir sa maison de braves gens qui passaient ensuite des semaines à faire des commentaires sur le magnifique établissement du cousin Thomas ; de les voir, lui et ma mère, s’animer peu à peu au contact des vieilles connaissances et des vieux souvenirs, reprendre sous cette influence l’accent et les manières presque effacées du temps passé, et parler bientôt le patois du comté de Lancastre comme tous les assistants.

Ils avaient bien l’accent provincial, ces braves cousins ; du moins ce soir-là, ils m’en firent l’effet. J’étais accoutumé par mes affaires à le rencontrer chez les hommes ; mais les femmes ! Et puis elles s’habillaient d’une manière si voyante, avec si peu de goût ! Les dames de Liverpool craignaient si fort qu’on ne les prît pas pour des dames, et elles étaient si convaincues que la toilette était leur seule garantie en voyage ! Elles faisaient une cour assidue à ma mère. Sa robe de velours cramoisi était toujours le centre d’un groupe d’admirateurs, et elle en jouissait si simplement et de si bonne grâce, pauvre femme ! bien qu’avec une nuance trop marquée de protection. Mais, malgré tout son agrément et toute la peine qu’elle prenait pour les amuser, au premier abord ces dames semblèrent négliger un peu