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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/202

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Lythwaite-Hall, mais je remarquai qu’il ne nous invita ni les uns ni les autres à lui rendre sa visite.

Oui, encore quelques heures, et il serait parti. Le nouvel élément qu’il avait apporté dans notre intérieur, et il y avait apporté quelque chose de nouveau, puisque les caractères et les classes diverses agissent et réagissent nécessairement les uns sur les autres, tout cela allait disparaître avec lui ; ma mère pourrait renoncer à sa grande toilette de tous les soirs pour elle et pour sa maison ; mon père n’aurait plus besoin de produire tous les jours son vin de Bordeaux comme s’il donnait un grand dîner. Nous reprendrions nos anciennes habitudes et lord Erlistoun les siennes. Le pourrait-il ? Le pourrions-nous ? Y a-t-il dans la vie quelque expérience nouvelle qui puisse être tout à fait temporaire et ne laisser derrière elle aucune trace ? J’en doute.

Cependant, lord Erlistoun allait disparaître entièrement de notre sphère, probablement comme s’il était venu à Lythwaite en ballon, et qu’il fût reparti par la même voie aérienne. Quelqu’un en souffrirait-il ? Quelqu’un s’en apercevrait-il ?

Je n’en étais pas bien sûr.

Jeanne avait dit qu’il lui plaisait ; un peu en opposant plaire à aimer ; cependant elle avait dit