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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/219

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visite de lady Erlistoun, et me conseilla d’en faire autant.

— Elle n’aime pas qu’on fasse attention à elle. Voyez-vous, c’est tout naturel ; j’étais de même quand votre père me faisait la cour, mon cher Marc.

Le lundi vint. Ma mère était un peu agitée, elle s’habilla tout de suite après le déjeuner et mit sa robe de soie la plus claire ; elle objecta à celle de Jeanne, à sa robe ordinaire, d’une étoffe soyeuse gris souris.

— Oh ! non, je vous en prie, répondit Jeanne, d’un ton languissant, qu’est-ce que cela fait ?

— Comme vous voudrez, dit ma mère, après avoir arrangé sa jardinière et les vases du salon, devoir qu’elle accomplissait tous les jours.

Elle alla s’asseoir avec son ouvrage près de la fenêtre la plus éloignée.

Après tout, cela ne fait rien. Pauvre Emma Browne ! qu’aurait-elle pensé de sa fille ?

Et en dépit de tout son orgueil et de sa satisfaction, ma mère s’essuya les yeux.

Au bout d’un instant elle rentra dans le salon en toute hâte, la voiture de lady Erlistoun montait l’avenue.

— Qui y a-t-il dedans ? demandai-je. Jeanne ne bougeait pas.