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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/288

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Jeanne l’embrassa. Elles étaient debout à la fenêtre. Par-dessus les cheminées et les toits s’étendait le beau ciel pur.

— Quelle belle soirée !

— Lord Erlistoun disait à Richmond, vendredi matin, qu’il ne se rappelait pas avoir jamais vu un aussi charmant printemps.

Non ! Et celui de Lythwaite-Hall ?

Il l’avait oublié. Il regardait d’un air troublé ces deux visages formant un si grand contraste, et pourtant empreints d’une vague ressemblance de femme et de jeune fille.

D’une voix ferme, du ton d’une personne qui n’est pas surprise par une conclusion subite, mais qui a été préparée par ses prévisions, Jeanne dit en regardant ces yeux sereins :

— Mon enfant, à votre âge et à celui de lord Erlistoun, toutes choses sont et doivent être un beau printemps.

Il l’entendit ; elle avait voulu qu’il l’entendît. Au bout d’un instant je remarquai qu’il saisit une occasion de s’asseoir auprès d’elle et de causer avec miss Dowglas d’une manière désultoire, mais avec elle seule, c’était marqué. Jeanne écoutait.

On croit pouvoir user d’une hypocrisie généreuse et cacher admirablement ce qu’on éprouve,