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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/317

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— Oh ! Marc !

Elle sourit et consentit.

Dimanche après dimanche, je trouvai ses joues moins pâles et son pas plus léger. Il n’y a guère de chagrin qui ne puisse être supporté plus aisément à la campagne, au milieu des champs et des fleurs.

Vers ce temps-là, j’étais moi-même à bout ; des envies désespérées me saisissaient ; elles furent satisfaites à mes dépens. Je tombai malade, et je fus un mois absent de Mincing-Lane.

J’avais vu Jeanne soigner les autres ; je savais sa tendresse vigilante, sa faculté de se dévouer entièrement à ceux qui avaient besoin d’elle ; mais je n’en avais jamais fait l’expérience personnelle. Chaque instant de chaque jour et de chaque heure de ce mois reste encore empreint dans ma mémoire. Peut-être en bénirai-je un jour le ciel. Je le bénissais quelquefois même alors, pas toujours.

Quand je fus remis, l’hiver était là, et puis, comme le temps semble galoper rapidement quand on a une fois laissé la jeunesse derrière soi, le printemps arriva bientôt. Depuis près d’un an, les trains passaient et repassaient sur notre ancien petit salon de Pleasant-Row.

Je ne savais pas un mot de lord Erlistoun. Il pouvait être mort ou marié, ce qui était plus pro-